Formation continue

La formation continue dans les entreprises n’est plus un luxe, mais une nécessité pour maintenir le développement des compétences du personnel. Et ce pour leur permettre de rester compétitives dans un marché marqué par une forte évolution technologique qui impacte les process de production et d’organisation.

Le Maroc, fortement engagé dans sa stratégie des métiers mondiaux, a pris conscience de cet enjeu depuis quelques années en lançant sa Stratégie nationale de la formation professionnelle (SNFP 2021). Gouvernement, patronat et syndicat souhaitent effectivement donner une nouvelle impulsion à la formation continue afin qu’elle puisse accompagner le déploiement des politiques sectorielles. Toutefois, le cadre juridique peine encore à être mis en place.

Une première mouture faisant l’objet du projet de loi 74-13 avait été validée par le gouvernement précédent, mais avait été classée dans les tiroirs. Avec le gouvernement El Othmani, le dossier est remis à l’ordre du jour dans le cadre du dialogue social. Il s’agit désormais d’un nouveau projet de loi portant le numéro 60-17. Il vient d’être examiné par le Conseil de gouvernement lors de la réunion du 5 octobre dernier.

Il semblerait cependant qu’il faille revoir et discuter certains points avant de parvenir à un compromis. Une réunion est d’ailleurs prévue ce mardi sur ce dossier entre le ministère de tutelle et les partenaires sociaux. Ce nouveau cadre juridique, une fois adopté, permettra d’élargir le champ de la formation continue à des catégories de bénéficiaires autres que les salariés en activité.

Actuellement, l’initiative revient à l’entreprise qui désigne les salariés à bénéficier de la formation via le mécanisme des Contrats spéciaux de formation (CSF). Pour rappel, le financement de la formation continue est assuré par une partie (30%) de la taxe sur la formation professionnelle collectée par la CNSS auprès des entreprises au profit de l’OFPPT. Ce qui permet à l’Office d’assurer, selon un cahier des charges, une partie des frais engagés par les entreprises dans le cadre de réalisation de leur programme de formation.

«Avec la nouvelle loi, la formation deviendrait un droit du salarié avec possibilité d’avoir l’initiative de le réclamer», avance un responsable syndical. «La formation continue devrait également contribuer à l’insertion professionnelle au profit des personnes au chômage de longue durée ou celles exclues de leur travail», ajoute-t-il.